Le célèbre festival Infringement de Montréal se déroulera du 17 au 21 juin !
Lorsque des artistes montréalais ont créé le Festival Infringement en 2004 pour protester contre la commercialisation du mot « Fringe », ils ne s’attendaient jamais à ce que ce geste activiste suscite l’éclosion d’un mouvement international de festivals rebelles. Rejetant les modèles commerciaux qui encagent la culture en réduisant les artistes à de simples produits de consommation et les spectateurs à de simples clients, le Festival Infringement présente les arts comme un instrument d’activisme créatif et de cohésion communautaire.
Pour sa 12e édition, le festival Infringement de Montréal accueillera de nouveau des douzaines d’artistes contestataires de Montréal et de l’étranger ! Du 17 au 21 juin, l’édition de 2015 comportera un mélange éclectique de comédiens, musiciens, danseuses burlesques, conteurs, artistes du spoken-word et du slam, peintres, poètes, activistes, cinéastes, animateurs culturels et visionnaires artistiques !
Dans la foulée du festival Fringe original d’Édimbourg de 1947, qui se voulait une protestation activiste contre l’exclusion et l’élitisme, le mouvement Infringement insiste sur l’authenticité en se donnant le mandat de protéger les festivals contre la manipulation commerciale.
Cette année, le mouvement Infringement a le plaisir d’accueillir un nouveau festival, le festival Infringement de Colombia (Columbia Infringement Festival). Emily Olyarchuk, de l’université de Caroline du Sud, a d’abord créé ce festival pour son projet de thèse, mais l’événement est devenu depuis une activité communautaire importante.
« Nous ne pourrions pas être plus fiers que nous le sommes », dit Donovan King, fondateur du mouvement international des festivals Infringement, qui a débuté à Montréal en 2004 pour protester contre la commercialisation du mot « Fringe » et contre l’interférence des entreprises commerciales dans la culture populaire. « Ce qui a commencé comme une petite protestation dans la ville de Montréal est devenu un mouvement de résistance culturelle global », dit King, « et nous devons en remercier des artistes comme Emily Olyarchuk, qui s’est inspirée du festival Infringement de Buffalo pour en importer le concept à son université. C’est passionnant de voir le mouvement s’étendre ainsi ! »
Depuis sa création à Montréal en 2004, le festival Infringement s’est implanté à Buffalo, à Brooklyn, à Manhattan, à Ottawa, à Toronto, à Hamilton, à Regina et à Bordeaux, en France.
Le festival accueille quiconque désire contester artistiquement la monoculture et l’oppression qui s’insinuent dans chaque aspect de notre vie. Il est ouvert aux organisateurs (collaborateurs bénévoles), aux artistes de tout acabit ainsi qu’à tous ceux et celles qui voudraient jouer ces deux rôles. Cliquez sur le bouton « S’impliquer » pour voir comment participer !
Enfin, voici un nouveau développement dans l’objectif global de protection du mot « Fringe » contre la récupération commerciale (comme d’en faire une marque déposée et de faire payer les artistes pour l’utiliser) : le congrès mondial du Fringe changera d’emplacement en 2016.
L’été dernier, le fondateur du festival Infringement, Donovan King, a assisté au congrès d’Édimbourg, où il a croisé les détenteurs de la marque déposée « Fringe », de l’Association canadienne des festivals Fringe, ce qui a déclenché un débat houleux. King a tenté de savoir pourquoi le CAFF (conseil d’administration du Festival Fringe) s’était soustrait à son mandat en refusant de payer aux artistes du Fringe le fruit bien mérité de leur vente de billets en 2001 lorsque le spectacle expérimental Car Stories fut évacué du festival Fringe de Montréal. Malgré qu’ils aient payé des centaines de dollars en « frais d’inscription », ces artistes n’ont jamais vu un sou de leur vente de billets après une semaine de représentations, alors que leur spectacle fut évacué du festival sans ménagement, prétendument sous les ordres d’un commanditaire commercial. La trésorière du CAFF, Kathy Navackas, n’a fourni aucune explication.
King a aussi présenté son Critical Report from the World Fringe Congress au PHB Free Fringe (à Édimbourg, en Écosse), ainsi qu’au Harlequin Fayre (à Norwich, en Angleterre) et au Ballinamore Free Fringe (à Ballinamore, en Irlande). Ces festivals sont tous semblables à l’Infringement en ce qu’ils s’opposent à la manipulation commerciale des arts et font passer les droits des artistes en premier.
En général, les artistes de l’Infringement visent à effectuer des changements positifs dans leur communauté artistique. En rejetant les modèles commerciaux qui détournent les arts, en créant des festivals parallèles viables dirigés par des artistes et en contestant les exploiteurs qui transforment les artistes en simples commodités, les artistes de l’Infringement ne proposent rien de moins qu’une révolution artistique !